Le Soleil Disparaît

Je m'éveille d'une nuit étrange, prière du matin,

Je lutte contre le Malin, une gauloise brune en bouche,

J'enfile mon peignoir et je mange enfin

Et commence la journée d'un bon Français de souche

Le salon et ses murs sont tapissés de velours noir

La méridienne m'attend, la musique me berce

J'écris quelques vers de grand désespoir

Qui, dans tes oreilles et ton cœur, se déversent

Mais comment est-ce que je m'appelle ? (Tancrède ?)

Mais comment est-ce que je m'appelle ? (Charon ?)

Suis-je innocent ou bien cruel ? (PUANTEUR PUTRIDE ?)

Suis-je innocent ou bien cruel ? (La Créature du Marais)

Je m'apprête à sortir, toujours en état de grâce

Péchés véniels, pas mortels, pour conserver un peu de crasse

Musique de pétasse dans le casque

Ma gauloise au bout d'un long fume-clopes

Du lesbianisme, je me masque

Pour cacher l'enfant sous mes airs de salope

Mais comment est-ce que je m'appelle ? (Tancrède ?)

Mais comment est-ce que je m'appelle ? (Charon ?)

Suis-je innocent ou bien cruel ? (PUANTEUR PUTRIDE ?)

Suis-je innocent ou bien cruel ? (La Créature du Marais)

Le Soleil apparaît, les nuages le suivent

L'acajou des meubles dévoile toute sa noblesse

Le cristal réfléchit l'aurore pâle qui m'inspire

Le Soleil disparaît, tout comme ma petite juive

Les fauteuils transpirent l'absence de ma déesse

Du pays de Cocagne lascif, mon domaine, mon Empire

Moi qui pensais que tu avais le goût du Ciel

Puisque tu ressembles à la pluie

Me voilà enivré des arômes de ton fiel

Dont je ne décuve ni jour ni nuit.