L'écorché vif de mes vingt ans

L'écorché vif de mes vingt ans

S'est endormi en m'endormant

L'écorché vif de mes vingt ans

S'est assoupi bien sagement

Dans un linceul de velours

Dans les méandres du compte à rebour

Mon coeur fait rage mon corps tout mou

On tourne la page

Je comptes les clous

L'écorché vif de mes vingt ans

S'est endormi en ronronnant

Comme un chat qui mange et qui dort

Qui chie, qui mange, qui redort encore

Je sombre sous ce ciel immense et la Voie lactée m'indiffère

Et la Grande Ourse pense que je pense

Quand moi je frôle la démence

Mort de n'être rien

Vivant d'être moyen

Mort d'être clone

Vivant sans même une icône

Mort de n'être rien

Vivant d'être moyen

Mort d'être clone

Vivant sans être icône

L'écorché vif de mes vingt ans

Même dans ses rêves n'a plus vingt ans

Cher Monsieur Wilde, Oscar est mort fusillé du regard à bout portant

Sur le pilori du pensif, sur la place du passant passif

Mon corps est ivre mon coeur tout mou

On brûle des livres je compte les clous

L'écorché vif de mes vingt ans

S'est endormi en aboyant

Comme un loup qui hurle à la lune

Pour annoncer le crépuscule

J'embrasse les bras de morphée

Un murmure me souffle à l'oreille

La Grande Ourse sait ce que je pense

Je rends les armes à l'évidence

Mort de n'être rien

Vivant d'être moyen

Mort d'être clone

Vivant sans même une icône

Mort de n'être rien

Vivant d'être moyen

Mort d'être clone

Vivant sans être icône

L'écorché vif de mes vingt ans

S'est endormi en m'endormant