UNE FLEUR ÇA S'ARROSE

Trois quarts d'ma vie la poisse aux trousses, en vrai ça va, j'manque pas d'eau douce

J'voulais faire d'l'oseille, elle voulait faire du Bateau-Mouche

Là j'suis avec des gars trop louches, on n'a pas l'star-co d'Sarko-Bush

Mon zin m'a dit : « Une plaie, c'est comme une 'teille, ça s'rebouche »

Il voulait faire le philosophe des lumières, c'est lunaire

Y a qu'une noyade et JD Sports qui m'offrent des bulles d'air

On fait gaffe à c'qu'on dit aux autres, tu fais l'coq, j't'ai vu faire

Faut qu'on soit soudés dans c'milieu comme Tony Kroos et Müller, bref

Vas-y zappe, y a pas d'miracle, moi, j'veux toujours une Cadillac chromée

Donc donne-moi l'cro-mi, j'irai jusqu'aux étoiles, promis

Si tu vises pas l'sommet, dis-moi, tu cherches quoi homie ?

Laisse ça aux gens qu'ont tout donné, pètent même pas l'Champomy

J'pense à toi, j'ai d'la peine, j'me suis séparé d'la reine

J'ai plus qu'à dévaler la pente, à ravaler ma haine

Ce soir il pleut, les dieux n'sont pas prêt d'regagner Athènes

J'fais que ressasser ma belle, me repasser la scène

Un faux pas ça arrive, même aux bests

Là j'avoue, j'suis pas très modeste, sers-moi tres mauresques

Il faut qu'j'me tue, j'me satellise soir-ce

J'bois des litres, j'parle de quoi ? D'la vraie vie ma gueule

Lui, ça l'délivre la beuh, quand il fume, il cause mais

Il s'en balek d'être une icône, quand faut les thunes, il pose

Il s'rappelle d'elle en tunique jaune, il en refait un gros là

Connard, c'est l'rap, on écoutait Mokless' et Koma

Font des promesses dans le vent, j'me promène dans le champ

Quand j'ai des soucis dans la tête, de l'hydromel dans le sang

Pour vivre nos rêves faut le temps, et on l'a

Force à ceux qui bé-tom pas, qui mènent des vrais combats

La Palestine, le Congo, wesh mon gros

Fais pas l'mec engagé, tu donnes pas un euro, tu claques au Coco Bongo

J'pense à mon poto Gonzo quand j'écoute la cumbia

J'en lève un pour les jaloux, il m'en reste un pour Hanouna

Tu veux des parts d'édition ? Eh

On s'est jamais donné des frissons, on n'a pas partagé l'herbe de bison

Wesh, t'es un baisé, on l'a fait seul tout bébé

Si t'as vraiment trop faim, y a rien, j'te paye un poulet braisé

Fils de pute, tu voulais l'beurre, on a charbonné dix ans

Dix ans, la route est longue comme entre Narbonne et Milan

On est devenus durs comme une loi que peut adopter l'Iran

J'ai froid quand j'vois ce monde de tyran, j'me montre distant

J'dresse le bilan, j'reste vivant, les mains dans le ciment

Les missions d'intérim, le silence, travailler le dimanche

J'remets l'église au centre du village, ressens-tu l'image ?

La vie m'a rendu minable, assis sur le banc du rivage

Quand t'es détendu, t'inhales la beuh, même si t'as pas deux

Tu t'rappelles de ses mains, son visage et son pyjama bleu

Faut qu'j'nage avec les dauphins, j'en parle avec les copains

On s'dit qu'le temps passe vite, à la vitesse d'Mbappé Lottin

J'suis trop fier du daron, il a travaillé toute sa vie

Pour faire du vert, du marron, finir ses jours près du lagon

Moi, j'souhaite le bonheur à tous, mes ex, mes ennemis, j'ai d'l'inspi'

Tu prends la mouche, mon frère, j't'ai rien dit, j'vais pas m'lever lundi

J'ai bien fait d'rien cher-lâ, toi, pour mon bien t'es là

Ça fait bien plus d'un quinquennat, plus rien qui m'impressionne, enfin j'sais pas

Sur les réseaux on voit passer des corps, les traitres vont nous lancer des sorts

Mais on restera vivants et focus, on prend des bonus

Si on est bons, le reuf a les jetons, il apprend des mots russes

Il croit qu'la guerre arrive, moi, j'bois un verre à Lille

Elle t'a donné son temps, son cœur, dis pas qu'elle est radine

Faut qu'j'me rapproche des racines, qu'j'aille voir le village en Corse

Mamie est si sage, moi, j'veux prendre le virage en Porsche

Dans ma tête j'ai des images, dans ma tête j'ai des images

Dans ma tête j'ai des images