Lyrics

Mon bien-aimé, dans mes douleurs,
Je viens de la cité des pleurs,
Pour vous demander des prières.
Vous me disiez, penché vers moi :
‟Si je vis, je prierai pour toi."
Voilà vos paroles dernières.
Hélas ! hélas !
Depuis que j'ai quitté vos bras,
Jamais je n'entends vos prières.
Hélas ! hélas !
J'écoute, et vous ne priez pas !
Combien nos doux ravissements,
Ami, me coûtent de tourments,
Au fond de ces tristes demeures !
Les jours n'ont ni soir ni matin ;
Et l'aiguille y tourne sans fin,
Sans fin, sur un cadran sans heures :
Hélas ! hélas !
Vers vous, ami, levant les bras,
J'attends en vain dans ces demeures !
Hélas ! hélas !
J'attends, et vous ne priez pas !
Adieu ! je ne reviendrai plus
Vous lasser de cris superflus,
Puisqu'à vos yeux une autre est belle.
Ah ! que ses baisers vous soient doux !
Je suis morte, et souffre pour vous !
Heureux d'aimer, vivez pour elle.
Hélas ! hélas !
Pensez quelquefois dans ses bras
À l'abîme où Dieu me rappelle.
Hélas ! hélas !
J'y descends, ne m'y suivez pas !
Written by: Casimir Delavigne, Georges Bizet
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