Lyrics

Au temps de la mort des marjolaines,
Alors que bourdonne ton léger
Rouet, tu me fais, les soirs, songer
A tes aïeules les châtelaines.
Tes doigts sont fluets comme les leurs
Qui dévidaient les fuseaux fragiles.
Que files-tu, soeur, en ces vigiles,
Où tu chantes d'heurs et de malheurs?
Seraient-ce des linceuls pour tes rêves
D'amour, morts en la saison des pleurs
D'avoir vu mourir toutes les fleurs
Qui parfumèrent les heures brèves?
C'est le vent d'automne dans l'allée,
Soeur, écoute, et la chute sur l'eau
Des feuilles du saule et du bouleau,
Et c'est le givre dans la vallée.
Dénoue - il est l'heure - tes cheveux
Plus blonds que le chanvre que tu files
L'ombre où se tendent nos mains débiles
Est propice au murmure des voeux.
Et viens, pareille à ces châtelaines
Dolentes à qui tu fais songer,
Dans le silence où meurt ton léger
Rouet, ô ma soeur des marjolaines!
Written by: Gabriel Dupont, Stuart Merrill
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