POUSSETTE

Geo On The Track Tout a commencé un soir, un vendredi soir Quand j'commençais à faire d'l'oseille, mais qu'j'avais pas d'histoires J'descends d'chez moi avec une go, j'monte dans la gov' Quand trois keumés sortent de nulle part et m'disent "sort de la gov'", hey Ils m'disent "annule si tu veux la vie", faut pas faire d'concerts, on connait l'autre Celui qui connait l'autre, il va t'faire la guerre, j'sais pas quoi faire Le mec qui parle, j'lui dis "tu viens d'où?", il m'dit "t'inquiètes", j'lui dis "on verra" Il m'dit "on verra" et puis il repart À trois contre un, ils auraient pu me laisser par terre Donc j'remonte dans la gov', j'dépose la go, j'appelle mon partner (Wesh bien ou quoi?) (C'est quoi cette histoire-là que tu m'racontes?) (C'est ça ton problème toi aussi, quand on t'parle, tu veux pas écouter) (Poto, j't'ai dit "reviens au quartier, reviens au quartier") (T'inquiètes pas, j'sais pas, tu vas à gauche, à droite) (Reviens au quartier, t'as vu, comme ça nous, on est tous là) (Il va rien s'passer) Quelques mois plus tard, pas d'nouvelles, c'est comme s'il s'est rien passé J'suis dans mon teum, confiné, de l'aut' côté d'la Manche Tous les soirs, j'suis rempli de waswas, tous les jours j'serais l'même Le grand d'chez moi, tous les jours, il m'appelle, il demande trop d'nouvelles Avant d'partir, on devait faire des trucs, on devait s'mettre ensemble Mais impossible pour lui d'devoir attendre, il voulait tout maintenant Il m'a dit "lâche, c'est combien ton contrat? Dis-nous, on va l'mettre" Mais mon contrat c'pas juste 40 balles, c'est toute une vie d'salaire Et puis t'façon, j'ai signé, j'vais au bout, il m'reste pas longtemps Il m'a dit "reviens, reviens vivre au tieks, reste pas trop là-bas" Bref, là, j'suis dans mon teum et j'me refais tout l'film Et puis j'apprends par un aut' de mes frères Qu'ils ont parlé d'me faire sur un groupe Snap Plus les jours passent, plus j'me dis qu'c'est l'grand qu'a voulu m'faire Plus les jours passent, plus j'me dis qu'personne a voulu m'faire Il a envoyé des gars devant chez moi, juste pour que je hleh Et que j'revienne au tieks et qu'il m'récupère pile quand j'répète (Ouais frérot, bien ou quoi?) (T'as vu là, toutes les histoires au quartier là) (En vrai, on s'en bat les couilles, hein) (T'sais faut faire quoi?) (Tu viens, tu t'poses normal) (Ça va arrêter d'les faire parler) (Et vas-y) Eh (on avance) Maintenant, on est après l'été, tous déconfinés J'suis tous les jours au tieks ou en showcase, j'fais rentrer d'l'oseille C'est moi la star, c'est moi l'petit prince, j'éclate tous les charts J'fais des photos au cent' commercial et même chez les shtars J'ai ramené l'disque d'or à la maison Tellement d'flashs dans la gueule, j'en perds la raison J'regarde tous les regards, j'repère tous les vices J'éloigne tous les snakes, ceux qui parlent que de biff Que de biff, ouais Même si tout va bien, j'sais qu'tout va mal J'sais qu'y a des traîtres, mais j'sais pas trop combien C'est normal qu'il y ait des traitres, té-ma tout c'qu'on vend J'prends mes distances avec mon grand, mais j'lui fais des grands smile J'sais bien qu'c'était lui, mais j'sais très bien qu'il y en a d'autres J'suis d'moins en moins au parking, j'ai plus rien à faire au quartier Mon bigo sonne pour des gros contrats, des petites salades Mais les petites salades, ça peut vite devenir des grandes salades Obligé d'déménager, changer d'bigo tous les mois Tellement la tête en vrac que j'sais même plus où faire salât Merde