On tombe, on réessaye

J'ai assez vu le mur, j'ai assez vu le banc, j'ai assez vu le ciel s'assombrir J'ai vu le temps passer comme s'il avançait pas J'cours, j'm'en bats les couilles si y a faux départ J'suis au milieu d'la scène, les bras ouverts comme Pauleta Personne a jamais commandé d'Happy Meal, mamie aux courses, le daron en burn out comme Avicii J'ai dix ans j'zozote comme Alibi, les chaussures qui font aller vite Quatre ans après, j'tire sur un joint, j'suis défoncé comme Ali G J'suis allé à l'usine j'ai pas kiffé, à l'école j'ai pas kiffé, les études j'ai pas kiffé Travailler pour un mec qui s'en fout d'moi, j'ai pas cliqué, c'est pas hyper compliqué La première fois sur scène, j'ai paniqué, la première fois dans un studio, j'ai paniqué On tombe, on réessaye La deuxième fois au stud', j'ai paniqué parce que j'ai peur de tomber Depuis le Blanco sur le Eastpak et les dessins animés J'ai fait cinq photos et dix concerts, j'vais pas m'sentir arriver Par contre, j'me sens en train d'tout baiser, là Depuis les "peut mieux faire" et les odeurs de Velleda On tombe, on réessaye d'le faire et puis on voit tout l'monde lever les bras Elles sont belles vos peintures mais j'préfère raconter les taches Raconter les cages, les cris qu'on entend à l'étage Les traits dans la marge, les loupés, les ascenseurs de bloqués Les locations d'coupé sport et les eaux chaudes de coupées Dieu merci, les instrus, Dieu merci, les couplets On tombe, on réessaye On tombe, on réessaye On tombe, on réessaye On tombe, on réessaye On tombe, on réessaye On tombe, on ré- J'me réveille au chant des poubelles et des oiseaux Des snaps de la voisine qui passent au travers de la cloison On fait qu'répéter qu'on veut des carats et une Porsche Tout c'qu'on voulait, c'est une maison, un bisou J'ai la veine sur le front, celle à Zizou en 2006 J'rappe tellement bien qu'c'est politique J'rappe tellement bien qu'sur les dorsaux, j'ai un demi-smic J'me rends compte que c'est la honte dès qu'j'suis un peu lucide Attends deux minutes j'te cause, la clope éclatée dans l'coste-La L'regard de Montana sur la cover ou sur le poster Ma maman veut pas d'villa à la mer, elle veut qu'j'sois dispo à sa pause-déj' Putain, t'as souri j'ai fait, "Pomme + S" Fut un temps ou j'y croyais pas, maintenant, l'putain d'destin, il mange son carré-croix Il mange sa feinte, il mange son carré d'as On tombe, on réessaye de l'faire mais j'étais dans un sale état J'rappe les héros des posters, les rayures sur l'carénage Le soleil dans la poussière, le pain trop dur dans l'toaster ou dans l'micro-ondes La peur du monde, la peur du psychologue, le bruit du violon Destin sanguinolent, j'roule un teh, je pilote Attiré par le vide ou par le pylône, papy est parti juste avant la plus grosse date de ma vie Du coup, j'ai rien compris le jour de la plus grosse date de ma vie Réveil strident, un café noir, je m'habille J'fixe le miroir dans les pupilles comme si je vivais la plus grosse date de ma vie Mamie est partie juste après, tête cassée, cœur verrouillé qui voudra plus jamais parler mais on tombe, on réessaye Donc j'ferme les yeux, j'revis la scène comme si j'enfermais ton souvenir pour qu'il puisse jamais disparaître On tombe, on réessaye pas seul, nan, on réessaye pas seulement On réessaye jusqu'à c'que la prochaine chute, elle fasse un bruit blanc J'aurais rien fait sans toi, j'aurais rien fait tout c'temps Parler, ça fait du bruit et croire en soi, ça fait un boucan On tombe, on réessaye On tombe, on réessaye On tombe, on réessaye On tombe, on réessaye On tombe, on réessaye On tombe, on réessaye